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Collioure – Cadaques : Entre mer et vin…

Quoi de mieux que d’allier paysage maritime et gastronomie ? C’est le cocktail gagnant de la côte catalane entre Collioure et Cadaques. Le menu est complété par un riche patrimoine architectural, tant naval que terrestre. A vous de déguster.

Collioure : un site superbe rehaussé par un beau patrimoine

En descendant la route qui mène à Collioure, on est immédiatement frappé par le site extraordinaire : une belle baie circulaire nichée au pied des Pyrénées. Les anciens ne s’y sont pas trompés en l’occupant dès le moyen âge. Le nom provient de kauk et Illibere, kauk signifiant objet arrondi et par extension baie, Illibere étant le nom du village situé plus haut dans la montagne.

Collioure - Eglise et Chateau

Collioure – Eglise et Chateau

On trouve trace d’un château Wisigoth, dès le VIIème siècle. Evoluant au fil des passages alternés sous domination française et espagnole, il servit de camp d’internement pour les réfugiés espagnols de la guerre civile. Il reste aujourd’hui un superbe bâtiment classé dont la visite, très abordable, offre un joli point de vue sur la ville.

Collioure - L'église Notre-Dame des Anges au petit matin

Collioure – L’église Notre-Dame des Anges au petit matin

Fruit d’une étonnante évolution, l’église Notre-Dame des Anges, icône de Collioure, trouve ses racines dans l’histoire maritime de la ville. Son clocher était à l’origine le phare du port. Lorsque Vauban fait raser l’ancienne église pour ses travaux de protection, les habitants obtiennent la construction d’un nouveau lieu de culte. Le havre voisin de Port-Vendres étant privilégié par la marine, le phare est désaffecté et transformé en clocher… Entourée d’eau, Notre-Dame des Anges est devenue le symbole de la ville, représentée sur de nombreux tableaux.

L’anchois à toutes les sauces

Baie de collioure en aout 1950 Notez la flottille de pêche

Baie de collioure en aout 1950 Notez la flottille de pêche

Pour les gastronomes, Collioure rime surtout avec anchois. La pêche y remonte au moyen âge. Lors du rattachement à la France en 1659, la ville est exonérée de gabelle et devient donc un centre de salaison important de l’anchois, poisson présent sur zone.

Pendant le XIXème siècle et jusqu’aux années 1950, c’est une activité essentielle de la ville, en témoigne la flottille sur la plage dans la photo des années 1950 ci contre. Depuis, la ressource diminue et l’on est obligé d’importer une partie du poisson. Les normes européennes ont banni l’usage des tonneaux en bois pour le saumurage du poisson.

Anchois Roque de Collioure

Anchois Roque de Collioure

Pour autant, le vrai anchois de Collioure existe toujours. C’est le seul poisson bénéficiant d’un IGP en France. Deux conserveries fonctionnent encore, les maisons Roque et Desclaux. L’accueil et les produits chez Roque sont validés par votre serviteur !

Entre France et Espagne, entre Méditerranée et vignes.

Depuis Collioure, la route des vins suit la côte vers le sud. Les virages s’enchaînent, accrochés aux Pyrénées, mieux vaut ne pas avoir abusé dudit vin. Des vignes bien rangées surplombent la mer. A voir l’accessibilité pour les vendanges, on comprend les prix parfois excessifs des appellations Collioure ou Banyuls. La vie mérite des excès et je vous conseille tout de même un verre de Banyuls rouge avec un peu de chocolat. Jusqu’à Cadaques, on traverse Port-Vendres (lieu d’escale des pinardiers déjà évoqués sur ce blog ), Cerbère et son poste frontière désaffecté, on admire les paysages du cap Creus. Sous le soleil de décembre, plaisir garanti.

Cadaques : blancheur et dépaysement.

Les murs entièrement chaulés de Cadaques donnent à cette ville balnéaire espagnole un aspect immédiatement dépaysant. Après quelques petites tapas en terrasse un 30 décembre, le charme est complet. La baie et les Pyrénées tombant dans la mer ont conquis d’autres que moi et les villas s’alignent discrètement sur la pointe de Bou Mari. La promenade côtière sur cette pointe jusqu’à l’ilot de Es Cucurucuc est paradisiaque. Dali s’était lui installé à Port Lligat, petite anse à proximité.

Ilot privé à Bou Mari - Cadaques

Ilot privé à Bou Mari – Cadaques

Au retour, une petite visite dans les ruelles du centre achève le dépaysement. La légèreté du retable baroque de l’église vous convint que vous êtes arrivés en Espagne…

Français ou espagnols, catalans par leurs embarcations

La barque Ufana devant l'église de Collioure

La barque Ufana devant l’église de Collioure

Restés pour l’heure au bord de l’eau, il est temps de s’intéresser à ce qui va dessus ! La frontière administrative passe entre Cadaques et Collioure. Pourtant, sans entrer dans des débats politiques, il est sûr qu’il existe une unité catalane des barques de pêche. D’une ville à l’autre, j’ai pu observer et photographier quelques jolies embarcations. On y retrouve les caractéristiques principales des barques catalanes : avant et arrière pointus, étrave dépassant du pont surmontée d’une forme de protubérance, dispositif de palan permettant de se haler sur la plage…

Ufana, vue à Collioure, était sans conteste la plus belle, gréement latin en place (voiles triangulaires typiques du bassin méditerranéen), se balançant au pied du château. Elle était malheureusement seule… Côté ibérique, elles étaient certes à moteur pour la plupart, mais nettement plus nombreuses. En attendant de combiner quantité et qualité, voici quelques photos supplémentaires.

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Crédits photographiques :

Collioure en 1950 : Jean Bazard licence CC BY-SA 3.0

Autres photos : Magali Renard / Mer360

 

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