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Gênes

Ruelle génoise

Ruelle génoise

«Là où y a de la gêne, y a pas de plaisir, dit-on»… Pourtant, la ville du même nom offre des moments extrêmement plaisants au visiteur ! Je voudrais ici vous faire part d’un coup de cœur pour ce port très attachant. Les guides de voyage existent et je ne prétends pas les remplacer; c’est donc plus une atmosphère que je souhaite vous faire ressentir. Que l’on découvre la ville par le train ou la voiture, au sortir d’un tunnel, ou qu’on la distingue à l’horizon après une longue traversée, une chose est sûre dès le premier abord, il va falloir crapahuter ! En effet, Gênes est accrochée aux Alpes, développée en hauteur. Les magnifiques ruelles qui descendent vers la méditerranée deviennent parfois des torrents qui l’hiver peuvent provoquer de sérieux dégâts. Les habitués du bulletin météo se rappelleront que la basse pression est souvent centrée sur le golfe de Gênes ! Cette caractéristique topographique est certes fatigante pour le touriste piéton mais il est grandement récompensé par les panoramas s’offrant régulièrement à lui. Je ne saurai trop conseiller aux petits budgets l’auberge de jeunesse située sur les hauteurs. Elle offre une vue imprenable sur le port. On peut même y observer les cimes enneigées par beau temps !

Au-delà de la beauté naturelle du cadre, Gênes a de nombreux atouts, qu’ils soient gastronomiques ou culturels. Sa puissance passée, particulièrement au XIIIè siècle, période des grandes républiques maritimes italiennes, puis au XVIè siècle, l’a dotée d’une grande richesse architecturale. Les banques génoises, extrêmement influentes, ont construit de somptueux palais, aujourd’hui classés par l’Unesco. La promenade au milieu des bâtiments de la large Via Garibaldi, suivie d’un tour dans l’étroite via de Pré donne un aperçu des deux aspects du développement d’un grand port : d’une part la réussite des armateurs, de l’autre les trafics en tout genre dans les ruelles sombres du port. Néanmoins, se promener dans le quartier du Pré (de jour, c’est plus sûr d’après les locaux…) puis sous les arcades de la via di Sottoripa permet de ressentir le vrai charme cosmopolite d’un port. On peut ensuite flâner sur les quais, le long des docks réaménagés et de l’Aquarium (œuvre de Renzo Piano, enfant du pays). Les rouliers de Grimaldi au fond vous rappellent que le port de Gênes est toujours très actif. La présence palpable du port au cœur de la ville est un des principaux charmes génois. Certes, ceci n’est pas un guide de voyage, mais un blog maritime ne pouvait pas passer sous silence le magnifique musée maritime du Galata. La reproduction d’une galère génoise de 1600, exposée dans la nef où ses ancêtres étaient construites, cela mérite le détour !

Après s’être nourris les yeux, avoir dégusté le « jus de rue » en promeneur curieux, il reste à profiter d’un dernier charme de la ville : sa gastronomie. Hormis les classiques « trofie al pesto » ou focaccia alla genovese, mon péché mignon lors de mes escales ligures est d’aller prendre un « fritto misto » en cornet sous les arcades du port. Poisson frais garanti, friture légère, accompagnée d’un petit verre de blanc, le tout dans un étroit couloir carrelé de blanc rempli d’habitués : immersion et dépaysement garanti ! En espérant avoir aiguisé les curiosités et les appétits, rendez-vous dans cette rubrique pour d’autres voyages en bord de mer…

Les quais du Porto Antico

Les quais du Porto Antico

Crédits photographiques :
JV Eck

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