Transat d’Aude Picault

Publié le 2 juin 2016 | Par Briag

transat_couv1 BD – Journal de bord d’une jeune trentenaire partant pour une croisière transatlantique, Transat d’Aude Picault nous fait partager avec délicatesse et humour la vie d’une navigatrice en herbe, ses sentiments et ses motivations.

De Paris à Saint-Martin en passant par Stagadon

La trame de Transat est simple et autobiographique : une jeune graphiste parisienne étouffée par sa vie urbaine décide de partir comme passagère sur un ketch de 22 mètres entre Mindelo au Cap-Vert et Saint Barth. Pour cela, elle se prépare par une semaine de vie solitaire sur l’île de Stagadon, appartenant à l’association du Père Jaouen, et une étude consciencieuse du manuel des Glénans. Le lecteur la suit dans toute cette phase initiale ainsi qu’à l’arrivée entre Saint-Barth et Saint-Martin. C’est l’occasion de rencontres sympathiques avec des personnages chers aux voileux de tous poils. Le regretté Père Jaouen, qui a fait navigué des centaines de toxicomanes en sortie de prison, explique qu’il est né à Ouessant, alors les bateaux il connaissait. S’il était né à Chamonix, il les aurait emmené skier… Yvon Fauconnier évoque également les belles heures de Vendredi 13.

Psychologie de l’équipier

index Les lecteurs en quête d’un récit de navigation peuvent s’abstenir. La transat proprement dite représente moins d’un quart de l’album. En effet, c’est plus les raisons qui poussent l’héroïne au voyage qui sont au cœur du livre. Aude Picault traite le sujet avec humour et justesse, rappelle la litanie des questions et autres commentaires des amis sur l’air de « tu as raison, je voudrais bien faire pareil, mais je peux pas ».

Mon raisonnement d’enfant était que la tristesse de la séparation devait forcément être atténuée, voire annulée, par le mouvement. Ainsi, dans la vie, mieux valait partir que rester. Et puis il y a une sorte de mythe du voyageur : celui qui part est regardé avec respect, envie. Fait-on les choses pour le regard que nous portent les autres, ou par réelle motivation intérieure ?

La galerie de personnages évoquera nécessairement un ami ou une connaissance au lecteur. On y retrouve la jeune parisienne suractive, le jeune fêtard sur son petit bateau, le volontaire associatif, le vieux loup de mer… Les discussions de cockpit dans la marina de Mindelo sont le strict de reflet de ce que j’ai pu vivre lors de ma propre expérience.

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Un style simple

Le dessin qui m’a rebuté dans un premier temps s’avère efficace. Il permet à Aude Picault d’illustrer son récit dans un style de croquis qui se prête au journal de bord.

Pour ceux qui veulent comprendre ce qui motive de nombreuses personnes à traverser l’Atlantique pour le loisir, Transat d’Aude Picault est une réponse joyeuse et drôle. Je m’y suis en tout cas reconnu !